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Tous les articles postés par jfmathieu@epe-asso.org

Planet Tech’Care

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Planet Tech’Care est la première initiative rassemblant un réseau de partenaires (organisations professionnelles, écoles, pôles de compétitivité, associations, fondations, etc.) et visant à accompagner les entreprises et acteurs publics souhaitant intégrer le numérique dans leur trajectoire environnementale et à soutenir les acteurs de la formation dans le développement des compétences en matière de numérique responsable.

Les 1er et 2 décembre 2022 à Montrouge, se tiendra le GreenTech Forum, l’événement professionnel dédié à la réduction de l’empreinte environnementale du numérique, organisé sous le haut patronage de Planet Tech’Care : programme et inscriptions

European Business and Nature Summit 2022

EBNS 2022

Entreprises pour l’Environnement est partenaire de l’édition 2022 de l’EBNS, les 18 et 19 octobre à Bruxelles.

LA LETTRE – n° 66 – octobre 2022

Lettre 66_Page_1

Au sommaire de ce numéro :

  • Trois questions à Benoit Bazin, Directeur général de Saint-Gobain, issues de la Rencontre Dirigeants du 29 juin dernier
  • Une question ouverte sur le développement du dialogue entre entreprises et acteurs financiers pour agir en faveur de la biodiversité.

220928 – Comité Affaires publiques

 

221007 – PLASTIC OMNIUM + TOTALENERGIES

221004 – SAINT-GOBAIN

 

220701 – VEOLIA

 

 

 

Biodiversité, nature : comment en parler entre entreprises et acteurs financiers ?

La place de la nature dans les réflexions et les actions des entreprises s’est renforcée depuis les accords d’Aichi de 2010 et l’agenda politique international de la biodiversité reconnaît de plus en plus le rôle des acteurs économiques dans les solutions autant que dans les atteintes à la nature.

Les acteurs financiers commencent à vouloir intégrer le sujet dans leurs décisions d’investisse­ment ou de financement, comme le montre l’ini­tiative Task-force for Nature Financial Disclosure (TNFD) lancée en 2021 ou d’autres, mais leurs analyses se heurtent à l’absence d’un indicateur synthétique susceptible de représenter l’impact d’une entreprise ou d’un projet et d’évaluer les solutions imaginables. Les entreprises qui mettent déjà en œuvre des actions de protection ou de restauration de la nature et des services écosystémiques ont pour la même raison beau­coup de mal à en rendre compte à leurs financeurs.

À l’initiative de membres français de la TNFD, le colloque DEFi, Dialogue Entreprises – Finance sur les solutions et actions pour la nature a été organisé le 27 juin 2022 par les associations EpE et Finance for Tomorrow pour explorer les pistes permettant de surmonter ces difficultés ; il a rassemblé près de 200 experts et décideurs issus d’entreprises industrielles et de services, du secteur financier, d’institutions scientifiques, de sociétés de conseil, d’ONG et de la sphère publique, et ouvert de nombreux débats.

Le travail de la TNFD pour développer un cadre de divulgation des impacts, risques et opportu­nités liés à la nature a été reconnu comme indis­pensable pour généraliser la prise en compte de la biodiversité par l’ensemble du monde économique et développer une compréhension partagée de ces enjeux. Ainsi, la TNFD demande aux entreprises de se concentrer sur leur proxi­mité avec des aires protégées, qui pourraient, si la COP15 est un succès, représenter d’ici quelques années 30 % des aires terrestres comme des aires marines. C’est bien entendu une priorité, mais les scientifiques de l’IPBES, comme l’IUCN, appellent aujourd’hui à respecter et favoriser la biodiversité dans toutes les zones d’exploitation agricole et toutes les forêts, pas seulement les aires protégées. Comment intégrer cette dimen­sion aussi ?

Autre difficulté, comment trouver le bon compro­mis entre par exemple l’enjeu du climat et celui de l’artificialisation des sols ? Vaut-il mieux pour l’environnement une forêt monospécifique, une centrale photovoltaïque au sol ou de l’agriculture biologique, et comment les acteurs financiers peuvent-ils arriver sur cette question à la même réponse que les agriculteurs, les scientifiques ou les parties prenantes confrontées à un projet local  ?

Nombre d’acteurs ont par ailleurs exprimé le souhait de disposer de scénarios prospectifs pour mieux orienter leurs actions, à l’instar des trajectoires de réductions d’émissions du GIEC. Mais la nature est complexe à modéliser – c’est d’ailleurs pour cela que l’évaluation des risques liés à la biodiversité est si difficile ; les scéna­rios pertinents paraissent aujourd’hui possibles essentiellement à l’échelle d’un territoire à peu près uniforme. Comment aller au-delà ? Beau­coup de questions encore sans réponse claire sont ainsi apparues, dont une interpellation particulièrement stimulante : qu’est-ce qui vous empêche de faire plus ? La réponse des acteurs présents a été qu’en effet, chacun peut agir sans attendre d’avoir des systèmes d’information complets ; le dialogue concret entreprise-finan­cier est source pour chacun d’une meilleure appréhension du sujet.

Comme il a été dit durant le colloque, c’est « le combat du siècle » et les acteurs doivent s’ins­taller dans la durée dans ce dialogue, et surtout dans un trilogue avec la société civile à tous les niveaux, du local au mondial. C’est en effet un sujet multidimensionnel où toutes les actions peuvent être l’objet de jugements diversifiés voire contra­dictoires : la plupart des décisions économiques ont des conséquences variées, plus ou moins directes, et des externalités positives ou négatives, en fort contraste avec la logique financière qui décrit la réalité en une seule dimension. Comment va dans notre société se construire la représenta­tion de ce qui est bon ou non ?

Il y a là aussi des enjeux business : le monde va-t-il vers des systèmes d’information ouverts, permettant des coopérations sur les expériences des uns et des autres ? Ou au contraire vers des systèmes d’information privés gérés dans la confidentialité ?

Les membres d’EpE continuent à travailler avec d’autres entreprises et ONG sur ces questions de fond, en particu­lier à travers la création récente d’un groupe de consultation français de la TNFD qui poursuivra les échanges.

Claire Tutenuit, Déléguée générale
Benoît Galaup, Responsable du pôle Biodiversité & Numérique

Source : La Lettre d’EpE n° 66 – octobre 2022

Trois questions à Benoit Bazin, Directeur général de Saint-Gobain

Saint-Gobain est-il d’abord un groupe industriel à forte empreinte environnementale ou une entreprise de solutions pour la transition écologique ?

Nous sommes le leader mondial de la construction durable, qui représente environ 90 % du chiffre d’affaires de près de 50 milliards d’euros du groupe. Notre raison d’être est “making the world a better home”.

Nous avons entrepris une revue de toutes nos familles de produits qui a montré que 72 %, et bientôt 75 %, de notre chiffre d’affaires a un impact positif pour la durabilité, comprise comme l’environne­ment, la santé et le bien-être de nos clients auxquels nous fournissons des solutions. Les émissions évitées par nos clients grâce aux solutions vendues en un an représentent plus de 1,3 milliard de teqCO2 pendant leur durée de vie. D’une certaine manière, on peut dire que Saint-Gobain est déjà net-positif pour le climat.

Ceci étant dit, l’empreinte de Saint-Gobain est signifi­cative, avec un scope 3 amont trois fois supérieur à nos émissions de scope 1 et 2 qui représentent 10 MteqCO2. Ceci vient notamment des émissions de nos activités de négoce de matériaux du bâtiment qui ont des achats importants, mais également du transport de nos matières premières et de nos produits.

Nous avons pris dès 2019 l’engagement d’être neutre en carbone en 2050 avec des objectifs ambitieux à 2030 couvrant les trois scopes, validés par la SBTi. Cette exigence est un moteur pour notre in­novation industrielle. Nous avons en mai dernier réalisé, pendant quelques jours, notre première production zéro carbone de verre plat, avec 100 % de verre recyclé et 100 % d’énergie verte. Nous venons de lancer en France une offre commerciale « verre bas carbone », avec 40 % de réduction de CO2. Nous allons démarrer en 2023 en Norvège une première usine zéro carbone (en scope 1 et 2) pour la production de plaques de plâtre – une usine 100 % électrique, alimentée à 100 % en électricité renouvelable. Nous allons étendre cela sur une autre usine au Québec. Nous faisons des mortiers sans ciment, nous développons des solutions de décarbonation du béton pour les cimentiers… Un des plus grands défis techniques reste de faire fonctionner – sans gaz naturel et dans la durée – une usine de verre plat selon le procédé float.

Un autre virage culturel est de considérer le bâtiment en fin de vie comme un gisement de matériaux : la REP qui démarre en 2023 en France va accélérer la réutilisation des composants et matériaux. La laine de verre que nous produisons contient déjà plus de 55 % de verre recyclé.

Enfin, la conception des bâtiments évolue : le Conseil d’Administration a intégré une architecte, qui est notamment experte en biomimétisme. Nous évoluons vers une construction plus légère, le poids du bâti pourrait diminuer de moitié dans quelques années, avec les mêmes performances et à partir de produits plus facilement recyclables.

Avez-vous adapté la gouvernance du groupe pour réussir cette transition vers la neutralité carbone ?

Oui, de multiples façons, en commençant par former le Conseil d’Administration à ces enjeux, d’abord celui du climat, puis celui de la biodiversité.

Les marchés de la construction étant très culturels et locaux, nous avons en 2019 profondément réorganisé le groupe pour le gérer désormais par pays, chacun ayant, avec ses équipes et ses clients locaux, sa propre feuille de route de décarbonation 2020-2030.

Nous utilisons pour nos décisions un prix interne du carbone depuis 2016, aujourd’hui à 75 €/t pour nos investissements industriels, et 150 € pour la R&D qui mettra des projets sur le marché dans plusieurs années.

Nous avons un comité RSE composé de 10 managers ; il a, parmi d’autres activités, créé un fonds interne du carbone qui recense les initiatives locales et les crédite pour les tonnes évitées avec le prix interne du carbone. Lancé en Scandinavie, il a suscité mille initiatives en un an et est en passe d’être étendu. Dans les rémunérations des cadres, le climat représente 20 % de la part de long terme, et 10 % des bonus annuels attribués.

Le plus important est que nous commençons à percevoir et anticiper les conséquences de la transition sur nos modèles d’affaires : le Capex dédié à la décarbonation est aujourd’hui de 100 M€ par an, par exemple pour électrifier nos usines. Nos outils industriels durant environ 20 ans, pour ne plus émettre en 2050, nos usines de vitrage construites à partir de 2030 doivent être sans émissions, avec donc une transformation très rapide de nos procédés.

La décarbonation du verre plat aura à court terme un impact sur les prix, car les Capex augmenteront un peu, mais surtout parce que l’énergie verte et l’électricité verte sont encore peu disponibles, donc chères. L’atout des émissions évitées doit justifier ce surcoût : en cinq jours, un float de 120 à 150 millions d’euros peut produire 100 000 fenêtres « zéro carbone ». Parce que nos outils industriels servent la décarbonation du parc bâti et les économies d’énergie, ils justifient un prix et un coût de fonctionnement accrus.

Le grand chantier de la rénovation des bâtiments, justement, apparaît urgent et incontournable si la France veut tenir ses engagements de réduction d’émissions. Comment le voyez-vous s’engager ?

Le grand défi est le logement, qui est un sujet systémique et représente près de 40 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il y a une attente des propriétaires sur le sujet, mais ils sont parfois rebutés par la complexité des opérations plus encore que par le coût.

Celui-ci est bien sûr un frein, car les aides à la rénovation globale restent modestes : 3 500 € en moyenne de prime rénovation (MaPrimeRénov’) pour un chantier de 30 à 40 000 €. Pourtant cela permet d’économiser au moins 70 % sur la facture énergétique. Mieux aider cette rénovation permettrait d’économiser à l’avenir les 30 milliards de chèques énergie de 2022. L’expérience allemande d’extension-rénovation des immeubles pourrait aussi inspirer un moyen de faciliter le financement tout en réduisant l’étalement urbain. Il faut enfin que les bâtiments publics soient exemplaires en termes de rénovation énergétique.

Aujourd’hui les audits énergétiques sont assez fiables pour mobiliser davantage les acteurs financiers. Atteindre les objectifs « Fit for 55 » suppose d’au moins doubler le rythme de décarbonation des bâtiments ; cela créerait 100 000 emplois. L’enjeu est de rendre ce sujet et ces emplois attractifs dans l’opinion : pourrait-on imaginer un « Top Chef de la rénovation » ?

Source : La Lettre d’EpE n° 66 – octobre 2022

221003 – TOTALENERGIES

  • Introduction par les Présidents du Comité Juridique : Carole Le Gall, Directrice Sustainability & Climate, TotalEnergies et Aurélien Hamelle, Directeur Juridique, TotalEnergies
  • L’environnement et la transition écologique dans la gouvernance de TotalEnergies, par Aurélien Hamelle
  • Échanges autour des thèmes du comité et suite des travaux